Gouvernance & Institutions

Redéfinir la gouvernance et les institutions africaines : racines traditionnelles et vision contemporaine

Face à la situation actuelle, il devient urgent d’élaborer de nouveaux paradigmes propres à l’Afrique : le discours n’est pas nouveau. 

Il importe à présent de le mettre en pratique, afin de trouver les solutions endogènes à nos problèmes et les confronter à la réalité des faits, tout en assurant notre place sur la scène internationale.

Les modèles qui ont inspiré la gouvernance et le développement de nos pays depuis l’indépendance ont montré leurs limites et toutes les espérances de progrès se sont aujourd’hui évanouies. 

Des réponses afro réalistes s’imposent.

La question essentielle est la suivante : existe-t-il, au sens de ceux qui nous gouvernent, une vision prospective qui prend racine dans notre passé ? Existe-t-il une perception de la modernité fondée sur nos traditions ? Pourquoi cet acharnement à bâtir une démocratie à l’occidentale, à fonder un état de droit et le respect des droits de l’homme sans référence aucune aux acquis historique de l’Afrique ? 

Car nos systèmes politiques sont extravertis, il n’existe pas aujourd’hui une politique africaine de l’Afrique et encore moins une politique africaine du monde. Par contre toutes les autres puissances ont chacune leur politique africaine, ce qui souligne la crise de leadership dont souffre l’Afrique francophone notamment.

Il s’agira également de s’interroger sur la place des légitimités coutumières. Comment leur redonner une place à équidistance du champ politique, leur ré-attribuer le rôle de régulateur social en cas de crise, de gardiens de nos valeurs et traditions.

Ainsi que sur celle de la Justice : il faut s’interroger sur un nouveau visage de notre justice, porteuse de nos valeurs, de notre vision du vivre ensemble et qui traduira également le respect des droits humains que nous avons d’ailleurs été les premiers à reconnaître (charte de KuruKan Fuga datant de 1236).

Enfin une intégration réelle et concrète, des organisations régionales réformées et réellement indépendantes et une place réaffirmée de l’Afrique seront étudiées.